Comment calculer l’empreinte carbone de son entreprise et réduire son impact environnemental ?

Face aux défis climatiques, les entreprises doivent évaluer leur impact environnemental pour adopter une démarche plus responsable. Le calcul de l’empreinte carbone permet d’identifier les sources principales d’émissions de gaz à effet de serre (GES) et d’engager des actions concrètes pour les réduire. Cette démarche, encadrée par des méthodologies reconnues comme le Bilan Carbone de l’Ademe ou le GHG Protocol, s’appuie sur trois niveaux d’émissions : directes, indirectes liées à l’énergie et autres émissions indirectes.

Les trois catégories d’émissions à prendre en compte

L’empreinte carbone d’une entreprise se divise en trois périmètres, appelés « scopes », qui permettent une évaluation complète de son impact.

Les émissions directes (Scope 1) regroupent les GES produits directement par l’entreprise, comme la combustion de carburants pour alimenter les véhicules et les équipements, ou encore les fuites de gaz réfrigérants issus des systèmes de climatisation.

Les émissions indirectes liées à l’énergie (Scope 2) concernent l’électricité, la vapeur, le chauffage ou la climatisation achetés par l’entreprise. Ces émissions varient selon la source énergétique utilisée, une électricité issue d’énergies fossiles ayant un impact plus élevé que celle provenant de sources renouvelables.

Les autres émissions indirectes (Scope 3) englobent l’ensemble des activités en amont et en aval de l’entreprise, incluant le transport des marchandises, les déplacements des employés, la production de matières premières, la gestion des déchets et l’utilisation des produits vendus. Cette catégorie représente souvent la part la plus importante des émissions, parfois jusqu’à 80 % de l’empreinte carbone totale.

Une méthodologie précise pour évaluer son empreinte carbone

Pour mesurer son empreinte carbone, une entreprise doit d’abord collecter un ensemble de données fiables sur ses activités. La consommation de carburants, d’électricité, la distance parcourue par les employés et les marchandises, ainsi que les achats de biens et services doivent être pris en compte. Une fois ces données réunies, elles sont converties en équivalent CO₂ (CO₂e) à l’aide de facteurs d’émission fournis par l’Ademe ou le GHG Protocol.

La mise en place d’un logiciel dédié ou le recours à un cabinet spécialisé permet de faciliter cette démarche et d’obtenir une analyse détaillée des postes d’émission. Cette évaluation permet d’identifier les axes d’amélioration et d’engager des actions pour réduire l’empreinte carbone, comme la transition vers des énergies renouvelables, l’optimisation logistique ou la réduction des déplacements professionnels.

Des outils et des normes pour accompagner les entreprises

L’Ademe met à disposition la Base Carbone, une plateforme regroupant des milliers de facteurs d’émission permettant de calculer avec précision l’impact des activités. Le Bilan Carbone®, développé en France, est une méthode de référence adaptée aux entreprises souhaitant établir un diagnostic précis et définir un plan d’action. À l’international, le GHG Protocol s’impose comme la norme utilisée par les multinationales et les organisations soucieuses de mesurer et comparer leurs émissions.

Certaines entreprises intègrent désormais leur empreinte carbone dans leurs rapports annuels et communiquent sur leurs efforts de réduction pour répondre aux attentes des consommateurs et des investisseurs. La loi impose d’ailleurs aux grandes entreprises de publier un bilan GES afin de renforcer la transparence et encourager des pratiques plus durables.

Vers une réduction durable de l’impact carbone

Au-delà du simple calcul, la démarche carbone s’inscrit dans une stratégie de transition écologique. Réduire les émissions passe par des actions concrètes, telles que l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments, le recours à des matériaux à faible impact, la limitation des déplacements professionnels grâce au télétravail ou encore la sensibilisation des salariés aux bonnes pratiques environnementales.

Certaines entreprises vont plus loin en compensant leurs émissions résiduelles via des projets de reforestation, le financement d’énergies renouvelables ou la participation à des initiatives de séquestration du carbone. Si la compensation ne remplace pas la réduction des émissions, elle permet d’atténuer l’impact en attendant une transition complète vers des pratiques plus durables.

Dans un contexte où la responsabilité environnementale devient un critère clé pour les consommateurs et les investisseurs, l’empreinte carbone d’une entreprise ne se résume plus à un simple indicateur, mais devient un levier stratégique pour anticiper les évolutions réglementaires et renforcer sa compétitivité.